Article de Christian Rioux publié dans le journal Le Devoir le 22 novembre 2012
« Ici, nous sommes indépendantistes de père en fils », dit le maire sous les arcades de sa mairie dont certaines remontent au XIIe siècle. « Vic est fière de ses origines catalanes, ce qui ne nous empêche pas d’être une ville universitaire moderne. Mais jamais je n’aurais pensé que les choses se précipiteraient ainsi. » Le maire de Vic est aujourd’hui prêt à parier que la Catalogne sera indépendante avant l’Écosse et le Québec. […]
Pour la plupart des observateurs, cette poussée indépendantiste, qui a pris tout le monde par surprise, n’est pas un épiphénomène dû à la crise. Ce n’est pas non plus simplement l’affaire des partis politiques, comme en Écosse et parfois même au Québec. Depuis 25 ans, le petit parti indépendantiste catalan Esquerra Republicana (ERC) n’était pourtant jamais parvenu à rallier plus de 10 ou 15 % de la population. Quant au grand parti nationaliste Convergencia y unio (CiU), il maintenait une ambiguïté volontaire sur le sujet, se contentant de revendiquer une augmentation de l’autonomie et un nouveau pacte fiscal.